Source : Agence Science-Presse. En ligne : https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2019/01/27/morceau-terre-lune (Consulté le 27 janvier 2019)
Des géologues viennent d’annoncer que la plus ancienne roche terrestre encore intacte se trouvait… sur la Lune. Plus précisément, parmi la petite cargaison rapportée par les astronautes d’Apollo 14, il y a 37 ans.
Qu’un morceau de Terre ait pu se retrouver sur la Lune n’est pas inattendu, considérant tous les bombardements subis par notre planète, spécialement à l’aube de son histoire. En fait, des experts ont déjà évalué que 0,5 % de la surface lunaire pourrait être originaire de la Terre. Mais comment ces chercheurs peuvent-ils être aussi sûrs que cette pierre lunaire de 9 kilos, de la taille d’un ballon de basket et vieille de 4 milliards d’années, soit originaire de la Terre ?
Selon l’article paru dans Earth and Planetary Science Letters, la réponse se cacherait dans un des minerais qu’elle contient, le zircon. À cause de sa robustesse, les géologues s’attendent à le trouver dans les plus anciennes roches — celles de la Terre ou d’ailleurs. Mais ce zircon, ainsi que le quartz qui l’entoure, trahirait apparemment qu’il s’est formé dans des conditions plus froides et plus riches en oxygène que ce qu’on se serait attendu à trouver sur la Lune de l’époque. Et à une pression qui ne serait possible qu’à une vingtaine de kilomètres sous la surface de notre propre planète.
Les auteurs, dirigés par Jeremy Bellucci, du Musée suédois d’histoire naturelle, ne prétendent pas que tout ceci représente une preuve définitive. Le fragment aurait aussi pu se former dans une poche de lave qui aurait été riche en eau, à plus de 150 km sous la surface lunaire. Mais l’équipe privilégie nettement l’origine « terrienne ». Et en attendant, les roches lunaires ramenées par les missions Apollo viennent de gagner encore un peu plus de valeur.