Source : Le Monde. En ligne : https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/10/16/les-nouvelles-combinaisons-lunaires-de-la-nasa-devoilees_6015703_1650684.html (Consulté le 16 octobre 2019)

 

L’agence spatiale américaine compte utiliser ces combinaisons, plus souples, pour retourner sur la Lune dans quelques années.

Moins de rigidité pour des mouvements plus fluides : les combinaisons que mettront les astronautes américains pour marcher sur la Lune dans plusieurs années dans le cadre du programme Artemis ont été présentées mardi 15 octobre par la NASA.

Ce sont encore des prototypes, qui n’ont pas été testés dans l’espace, et dont la conception doit être finalisée. Le retour d’humains sur la Lune est officiellement prévu par les Américains pour 2024 avec la mission Artémis 3, mais ce calendrier reste incertain en raison de retards et de problèmes de financement. Les combinaisons ne devraient pas être prêtes avant 2023.

C’est au siège de l’agence spatiale américaine, à Washington, que ces combinaisons ont été dévoilées à la presse par des ingénieurs qui les ont enfilées. Ils travaillent depuis des années pour améliorer les précédentes combinaisons pour marcher sur la Lune, qui datent des missions Apollo (1969-1972).

Des combinaisons plus flexibles

Ces équipements sont de véritables mini-vaisseaux spatiaux fournissant de l’oxygène à l’astronaute, recyclant l’air, régulant la température interne et protégeant des radiations. Pour les spécialistes de la NASA, il reste notamment à améliorer l’élimination du dioxyde de carbone.

Il y aura en fait deux combinaisons : la première, « Orion Crew Survival Suit », légère et de couleur orange, est la combinaison de survie pour l’équipage de la capsule Orion, qui permet d’aller de la Terre à la Lune. Et puis la reine, celle pour marcher sur la Lune. Blanche avec des bandes bleues et rouges, elle est baptisée « xEMU » (acronyme anglais d’Unité mobile d’exploration extravéhiculaire).

La combinaison xEMU sera plus flexible, ont démontré les ingénieurs de la NASA. « Souvenez-vous, durant les années Apollo, Neil Armstrong et Buzz Aldrin sautillaient comme des lapins sur le sol lunaire. Désormais, nous pourrons marcher sur le sol lunaire », a expliqué Jim Bridenstine, l’administrateur de la NASA.

Devant les caméras, l’ingénieure Kristine Davis fait des ronds avec les bras, comme pour narguer les images en noir et blanc, quand les astronautes étaient aussi rigides que Tintin sur la Lune. Avec ces nouvelles combinaisons, ils peulent désormais atteindre un point au-dessus de leur tête, ce qui n’était pas possible pour Neil Armstrong et consorts. Et, démonstration à l’appui, ils pourront se baisser facilement pour ramasser des pierres lunaires, sans risquer de perdre l’équilibre et de tomber. Autre grande innovation, la nouvelle combinaison est conçue pour convenir à toutes les tailles, et pour les hommes comme les femmes.

Un programme spatial en retard

Le programme Artemis, qui projette de retourner sur la Lune pour 2024, a été accéléré à la demande du président Donald Trump. Mais pour l’instant, Artémis est en retard, principalement à cause des délais de construction de la fusée lourde SLS, pilotée par la NASA. La première mission, Artemis I, qui sera non habitée, est prévue en 2020. Le premier vol habité, Artemis II, est prévu pour 2022.

La capsule Orion, qui doit lancer les astronautes sur la Lune, doit être fabriquée par le constructeur américain Lockheed Martin pour le compte de la NASA. Elle devra pouvoir être réutilisée au moins une fois, et trois premiers exemplaires ont été commandés à la fin de septembre. Si elle ressemble un peu à ses grandes sœurs de la mission Apollo, les capsules Orion seront plus spacieuses, devront permettre d’emporter un équipage pendant trois semaines et pouvoir rester amarrées au Gateway (petite station spatiale) pendant six mois.